L'histoire d'une vie ... [Solo]

Allez savoir pourquoi je me suis toujours sentie seule. Pourtant j'étais entourée. Il y avait papa, Sasuke, Itachi et tout plein de monde présent à mes côtés. Sans doute était-ce maman qui me manquait autant. Seuls ceux qui ont vécu ce genre d'histoire peuvent comprendre. Je ne montrais pas ma douleur mais je la ressentais dix fois plus fort du coup et j'avais mal à l'intérieur..

Dans la vie j'ai toujours tout réussi avec une facilité déconcertante. L'école était un jeu d'enfant, l'examen final d'un simple claquement de doigts. Faut dire que le multi-clonage est la première chose à maîtriser dans le monde Shinobi. C'est toujours utile en cas d'attaque ennemie, en un contre un. Un moyen simple et efficace de changer un peu la donne, je pense. Je recherchais la difficulté, les missions de haut rang ne me suffisaient plus vraiment car même si certaines étaient un peu plus dures à mener à bien que d'autres, je rendais d'excellents rapports à chaque fois. Puis il y a eu cette fameuse mission. Je m'en souviendrais toute ma vie de celle-ci. Le jour ou Lucie a disparue... Probablement morte maintenant. Je ne le regretterais jamais assez. Bien que maintenant cet échec ne soit plus qu'une petite tâche dans la longue histoire de mon existence, j'y repense sans cesses.

Jamais je n'aurais pu croire que la vie fut aussi difficile, moi qui n'ai connu que facilité depuis ma naissance. Enfin... Presque. Disons plutôt que je n'ai jamais compris la vie. Trop simple, trop dure. À chaque fois cela changeait. À chaque fois j'avais cette impression au fond de moi que quelque chose n'allait pas. Qu'une chose allait arriver, que mon avenir n'était pas grand chose. Une miette dans l'océan de noirceur qu'est l'univers. Beaucoup disaient, et disent toujours d'ailleurs, que j'ai sixième sens. L'instinct. Oui c'est peu dire. Je ressens les choses comme personne, je vis les choses simplement sans soucis, comme personne. Étrange sensation, mais il fût possible que cela fût cela qui me sauva plusieurs fois de ce dangereux précipice duquel j'approchais si imprudemment à chaque fois.

J'avançais doucement, je tournais puis avançais de nouveau pour ensuite retourner une nouvelle fois. Petits pas par petits pas, je tournais en rond. Une fois à gauche, l'autre fois à droite. Sans arrêts, depuis deux heure environ. Je m'ennuyais ferme. Rien à faire, rien à dire, rien à lire ni même à voir. Mis à part le noir qui m'entourais. La noirceur des ténèbres était une chose. La noirceur de l'âme une autre. La noirceur de la vie ou même celle d'une pièce vide et froide, équipée d'une simple couchette étaient encore deux choses extrêmement différente.

Je vivais dans cette noirceur depuis une semaine. Les anciens avaient jugé bon de m'enfermer ici pour me calmer. Ils disaient qu'une centaine d'Anbu seraient capable de stopper cette folie meurtrière qui s'emparait de moi depuis quelques jours. Allez savoir pourquoi je n'y croyais guère. La situation était pourtant simple mais si compliquée. Certains se demandaient comment une seule personne pouvait autant faire peur. Il y avait et il y a toujours bien pire que moi sur terre. D'autres disaient qu'il fallait me tuer. Si l'on devait tuer tous les monstres sur terre, il n'y aurait plus personne... Les derniers capables de réfléchir étaient de mon côté. Il disaient qu'avec un effort je pouvais contrôler cette nouvelle force qui les effrayaient tant. Ils pensaient qu'il y avait une raison au fait qu'elle ne se soit réveillée que maintenant. Personnellement je n'en ai aucune idée. Je m'en fou un peu. Tant que les villageois n'étaient pas au courant, et que même si par le plus grand des hasard ils le fussent, qu'ils ne me rejettent pas, je m'en moquais. Ce serait beaucoup trop dur d'atteindre mon objectif sinon. Vivre pour eux, sans eux. Trouvez l'erreur...

Il y avait du bruit. Des cris. Des résonances. Je ne comprenais pas tout, il y avait certains Je veux sortir ! Ou encore Allez pourrir en enfer, Konoha mourra ! Vous mourrez tous ! Dans d'affreux échos qui me brûlaient les oreilles de l'intérieur. J'avais mal d'entendre tout ça. Moi qui voulait aider ce village m'ayant vu naître, voir autant de monde le détester. Ils ne devraient pas être ici. Ils devraient être enterrés le plus profond possible. Loin de tous ces innocents qu'ils seraient susceptibles de massacrer dans un élan de rage. Si une telle chose se produisait je serais là. Je les tuerais tous.

Stoppant mes pas, je levais mes yeux vers la grille. J'avais le tournis à force de marcher dans le noir pendant des heures. Je savais que cela ne servait à rien de me fatiguer. Je n'y pouvais rien, c'était comme ça. Triste. J'étais triste et fatiguée. Épuisée. Lessivée. Saiken, baka. Je ne me souviens plus de tout. Je ne sais plus ce qu'il s'est réellement passé pour qu'ils m'enferment ici. Simplement que j'ai fais une bêtise. Une grosse. À cause de toi. Paraît-il que tu t'es enfin réveillé après toutes ces années de grand silence au fond de moi. Alors pourquoi ne réagis-tu pas quand je t'appelles ? Si tu es vraiment la cause de mon malheur actuel, pourquoi ne viens-tu pas me narguer. Me montrer que tu es plus fort que moi ? Tu es faible, Saiken. Beaucoup trop faible. Mais je n'ai visiblement pas le choix de te garder avec moi. Alors fais un effort, monstre. Fais l'effort de te rendre utile et de ne pas me déranger. Peut-être serais-je clémente avec toi ainsi.

Une lueur au loin. Une flamme se rapprochant doucement, passant près de moi en coup de vent. Le gardien qui faisait son tour. Il y en avait un toutes les dix minutes. Ils devraient changer un peu de mode opératoire, si un prisonnier cherchait à s'échapper, il réussirait trop simplement. Bien que dans le fond j'en doutais un peu. Les détenus étaient classés du moins dangereux au plus ténébreux. Les criminels de rang S se situant très en-dessous du niveau de terre ferme. Cent mètres. J'aimerais savoir comment il est possible de survivre cent mètres sous terre. Il y en avait peu là-dessous, heureusement. Sauf peut-être pour les dix-milles gardes qui surveillaient. Je ne savais pas trop quoi penser de ce système. J'en avais simplement marre de rester enfermer. Attendre que l'on m'ouvre. Attendre qu'il se manifeste. Rokubi, un effort s'il te plaît. Montres-moi ta puissance que je la ressente du plus profond de mon être. Tu n'est pas le plus puissant, le plus impuissant non plus. Dis-moi comment tu es entrée là, en moi. Je t'aiderais à t'y sentir bien si seulement tu daignais t'apercevoir de ma douleur. Oui j'ai mal. Cela ne se voit pas mais seule, cela fait toujours mal. La solitude ne réussit pas. Je suis comme ça parfois. Chiante,adorable. Idiote et intelligente. Seule et entourée d'amis. Je suis unique. Encore plus maintenant que tu es là, avec moi. Je te parles depuis une semaine maintenant, sans réponse. Tu aimes le vent n'est-ce pas ? Tu en auras si tu m'aides à sortir d'ici. Pour cela il faut que je te connaisses mieux. Que je te contrôle un peu pour ne plus effrayer personne.

Miuki... Jeune Uchiwa. Ravis que tu prennes enfin conscience de ma véritable présence. Nous sommes ici, enfermés dans ces ténèbres depuis trop longtemps maintenant. Même le plus sombre des humains ne peut tenir autant de temps sans devenir fou. À moins de posséder un bon mental. Je te testais toute cette semaine. Seule. Non, tu n'est pas seule. Enfin plus. Je suis là. Tu m'as convaincu, je vais t'aider à me contrôler. Je ne peux sortir de toute façon. Seule ta mort me permettrait de revivre, ou ta perte de mon contrôle. Mais tu ne veux pas cela. Tu es bien trop forte pour que je fasse en sorte de te tuer. J'aime cette aura de puissance. Tu ne maîtrises pas toutes tes capacités. Tu vaux bien plus que cela mais je t'aiderais. C'est une promesse. Tu es la première personne à qui je fais une telle promesse, sois-en honorée et fais-moi honneur. Ne meures pas avant d'avoir atteint tes objectifs les plus chers. Les apparences sont souvent trompeuse. Un bijûu n'est pas si cruel qu'il ne le laisse paraître. Nous les neufs, nous battons pour être le plus puissant. Nous battons aisément la plupart des Shinobi de cette terre. Nous voulons être plus fort et devenir maître du Monde. C'est un peu un souhait impossible à réaliser. Il arrive que nous rencontrions un humain, comme toi. Puissant et plein d'objectif. Un humain avec qui nous nous allions et partageons notre pouvoir car le pouvoir d'un démon est unique. Il est instable aussi. Tu as réussis la base, me parler. Tu m'as parler. Je me suis éteins mais je t'ai écouté. Et toi et moi pouvons faire grand. Du grand et du beau. Je t'apporterais ma force et mes connaissances. À présent il ne te reste plus qu'à apprendre. Maîtrise le pouvoir de Saiken. Apprends à connaître Rokubi !

Tout ces mots pour cela. Ne t'y crois pas trop tu ne connais rien de cette nouvelle vie qui t'attends. Tu es comme moi, tu tâtes l'inconnu pour ne pas te prendre un mur ou atterrir au fond d'un gouffre infini duquel on ne pourrait plus jamais sortir...

Mon regard vrilla doucement vers la personne qui se tenait face à moi. Le gardien, clé en main. Un bref sourire dans l'ombre il plaça mon billet de sortie dans la serrure. Les ordres. Toujours les ordres.

Vas dans le bureau de Maître Hokage. Ils t'attendent de suite.
Ils sont doués... Sasuke, je te prendrais ta boule de cristal. Nous verrons si tu vois mieux avec ou sans. Erf... Merci.

La grille grinça puis se referma dans un claquement sinistre. Je suivais le gardien, les prisons je n'aimais pas vraiment ça. C'était sombre et tous les couloirs se ressemblaient. Après une semaine, vous étiez perdus.. La lumière du jour. Je fermais les yeux. Mal. Ce reflet sur mes paupières me faisait cruellement souffrir. C'était démoniaque. Dix minutes pour se réhabituer. Trop peu pour tout ce temps passé dans les ténèbres. J'avançais néanmoins vers mon nouvel avenir. Le bureau de Sasuke, mon frère. C'était bien pratique il y avait des fois. Avoir un frère Hokage.

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J'en suis à 114 lignes avec le compteur de ce cher Erwann =P
Enjoy (;